par Gabrielle Delorme

Bilan du marché immobilier au premier semestre 2024

Bilan du marché immobilier au premier semestre 2024. Taux d'intérêt en baisse, volume de transactions et prix disparates selon les régions : quelles sont les perspectives à venir dans un contexte en pleine mutation ?


Bilan du marché immobilier au premier semestre 2024. Taux d'intérêt en baisse, volume de transactions et prix disparates selon les régions : quelles sont les perspectives à venir dans un contexte en pleine mutation ?

Le premier semestre de 2024 a été marqué par des évolutions significatives du marché immobilier, avec des taux d'intérêt en baisse et des prix fluctuants. Ce bilan semestriel revient sur les mouvements des taux de crédit, le volume des transactions et les tendances des prix. Dans le contexte ambient incertain, quelles sont les perspectives pour la suite de l'année et le futur du marché ? 

Évolution des taux d'intérêt

À la fin de l'année 2023, la hausse du taux de crédit moyen a ralentie dès le mois de novembre. Le taux moyen s'est stabilisé en décembre pour annoncer l'inflexion de la courbe des taux qui a eu lieu au début de l'année 2024. Au premier trimestre, le taux moyen des crédits du secteur immobilier s'est établi à 3,99 % avec 3,95 % pour l'accession dans le neuf et 4 % pour l'accession dans l'ancien. On a relevé : 

  • 4,13 % en janvier 2024
  • 3,99 % en février
  • et 3,90 % en mars

L'ensemble des catégories d'emprunteurs ont bénéficié de la baisse des taux de prêt constatée en ce début d'année, quels que soient leurs revenus.

Au deuxième trimestre de 2024, la baisse des taux de crédit s'est confirmée. Au mois d'avril, les banques françaises ont anticipé la baisse des taux directeurs annoncée par la Banque Centrale Européenne (BCE) en réduisant les taux de crédit. Les taux les plus favorables se sont alors établis entre 3,7 et 3,9 %, y compris pour des durées supérieures à 20 ans.

Cette amélioration des conditions d'accès au crédit, conjuguée à la baisse effective des prix immobiliers pourraient signifier la reprise des transactions. Cependant, la santé du marché immobilier reste encore modérée et les récents évènements politiques ont fragilisé cette relance. 

Volume de transactions

Après des années fastes en 2021 et 2022, le volume des transactions a baissé de 20 % en 2023. On assiste à une nouvelle baisse en 2024 avec une estimation de volume qui ne dépasse pas l'ordre des 800 000 transactions d'ici la fin du mois d'août. À titre de comparaison, 812 000 transactions avaient été enregistrées en avril 2022.

La baisse des prix immobiliers constatée reste insuffisante pour permettre à tous les acquéreurs de réaliser leurs projets immobiliers. Une situation qui affecte particulièrement les primo-accédants, qui subissent une hausse des loyers provoquée par la pression exercée sur le marché locatif.

Tendance et évolution des prix

Le marché immobilier français a enregistré une baisse des prix au cours du premier semestre 2024, qui révèle cependant des fluctuations significatives selon les régions.

À Paris, les prix ont continué de grimper avec une hausse de 4 % par rapport à l'année précédente en raison d'une demande toujours soutenue et d'une offre limitée. Lyon et Bordeaux enregistrent également des augmentations de l'ordre de 3 % et 2,5 % respectivement, principalement attribuables à leur attractivité croissante. Toutefois concernant les appartements anciens, le prix a reculé de 8 % sur un an dans les grandes métropoles.

Certaines régions rurales et moins dynamiques ont vu leurs prix stagner ou baisser légèrement, pour offrir des opportunités intéressantes aux acquéreurs désireux d'éviter les zones urbaines saturées. Au Havre par exemple, le prix des appartements anciens a reculé de 10,20 % en un an entre 2023 et 2024. Dans des villes comme Limoges ou Clermont-Ferrand où les prix sont restés stables, les acheteurs peuvent trouver des biens abordables au bon potentiel de valorisation à long terme.

Les perspectives pour le reste de l'année

Alors que la baisse des taux amorcée par la BCE était porteuse d'espoir pour les acquéreurs et donc pour les vendeurs, l'annonce surprise au mois de juin d'élections législatives après la dissolution de l'Assemblée Nationale a bouleversé la situation. 

On ne connait pas encore les conséquences de la formation d'un nouveau gouvernement sur le marché immobilier français. En revanche, il est certain que les taux d'emprunt sont gelés jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit en place et qu'une nouvelle politique soit arrêtée. Face à ces incertitudes, certains projets d'achat risquent de voir leurs décisions remises à plus tard.